Tennis : Jelena Dokic publie un livre-vérité
Pascale Marcaggi

Aujourd’hui âgée de 36 ans, Jelena Dokic, ancien plus grand espoir du tennis féminin australien, publie le calvaire que fut sa carrière, sous l’emprise et la violence de son coach : son père...
« Il me battait violemment. Cela a commencé du premier jour où j’ai commencé à jouer au tennis. Et cela n’a jamais eu de cesse, c’est parti en spirale incontrôlable », confiait Jelena Dokic au journal australien The Telegraph, le 14 novembre dernier, à la veille de sa parution de son autobiographie : « Unbreakable » (éditions Penguin). Un titre qui est une double allusion à sa force mentale, mais aussi à son palmarès prodigieux.
Depuis l’âge de 6 ans, c’est en quelque sorte sous les coups et les brimades paternelles, que l’ex n° 4 mondiale (en 2002), considérée comme le plus grand espoir du tennis australien depuis Evonne Goolagong, construisit son palmarès : « il me crachait au visage, me mettait les cheveux dans les oreilles, me donnait des coups de pieds dans les tibias. »
Des violences physiques et des humiliations mentales perpétuelles, malgré les résultats comme à Wimbledon. Quart de finaliste à 16 ans, Jelena Dokic n’est , selon son père «que» demi-finaliste l'année suivante.
Damir Dokic refuse alors qu’elle dorme à leur hôtel. Une nuit que la joueuse qui intégrera le Top 10 l’année suivante (à 18 ans), faillit passer dans les vestiaires, si l’organisation ne s’en était pas rendu compte.
En 2009, la violence de Damir Dokic est de notoriété publique : 12 mois de prison, pour avoir tenté de lancer une grenade sur l’ambassadeur de Serbie, son pays d’origine, en Australie. Mais la violence endurée par la joueuse, pendant toutes ces années ? Pas de témoin ? « On sentait que quelque chose n’allait pas », confiait également la semaine dernière, une habitante de Melbourne.
Une interrogation qui ne va pas sans interroger la relation père-fille, très fréquente dans le tennis féminin.
P.M.